Les mosquées du Caire : la "Ville aux mille minarets"

La mosquée Al Azhar

Al-Azhar, fondée en 970, dont le nom signifie “la brillante” ou “la splendide”, est l’une des plus anciennes mosquées du Caire et le siège de l’université Al-Azhar.

Sa vocation culturelle fit d’elle le principal centre d’études coranique du monde musulman. De nos jours encore, elle accueille 85.000 étudiants qui suivent les cours dans la nouvelle faculté.

Elle est dotée de cinq minarets, six portes, et trois cents colonnes en marbre. En plus de la belle cour centrale en marbre blanc, qui remonte à la construction originale de la mosquée, le bâtiment comprend un grand espace de prière couvert et deux madrassas ou écoles religieuses.

Aujourd’hui, après nombre d’ajouts à diverses époques, on y trouve un amalgame de constructions datant des Fatimides, des Mamelouks, des Ottomans et un important agrandissement au 18ème siècle. Elle présente encore par endroits un riche décor de stuc fatimide, où se mêlent des éléments végétaux naturalistes (palmiers) ou stylisés, des motifs géométriques comme des rosaces et des calligraphies en kufique fleuronné. 

La mosquée Ibn Tulum

Cette mosquée, qui est une des plus anciennes du Caire, fut construite de 876 à 879 par Ahmed Ibn Tulun, et est la 3e plus grande mosquée du monde avec une superficie totale d’environ 26 000 m2. Elle est entourée par une immense cour qui vous plongera dans une ambiance tranquille, en plein cœur de la ville.

L’une des parties les plus singulières de la mosquée est son minaret en spiral, le premier et unique d’Égypte. Il a été construit en 1296, comme une structure indépendante spéciale, entourée par un escalier extérieur. 

La mosquée Ibn Tulun est un temple très impactant, de par sa taille et de par la qualité de ses éléments décoratifs. Le décor de bois sculpté et de stuc de cette mosquée est très important du point de vue de l’histoire de l’art islamique. Les arcs sont décorés de reliefs de stuc, encore remarquables malgré les restaurations, et les parties d’origine conservées montrent des motifs mêlant éléments géométriques et floraux.

Cette mosquée, qui fait partie des incontournables de l’architecture islamique cairote, est si importante dans l’art égyptien qu’elle figure sur le billet de 5 livres égyptienne.

La mosquée Sultan Hassan

Construite au milieu du XIVe siècle, sous l’ordre du Sultan Hasan, qui monta sur le trône à l’âge de 13 ans, cette mosquée est une imposante construction de style mamelouk. Elle est considérée, comme l’un des plus importants monuments islamiques au monde.

Les murs du temple font 35 mètres de haut et le minaret atteint presque 70 mètres de haut. La mosquée est considérée comme la plus cohérente sur le plan stylistique de toutes les mosquées monumentales du Caire, et un exemple du style architectural de son époque. 

Formant un vaste complexe de 7 900 m2, il regroupe une mosquée et une madrassa (institutions où les sciences islamiques sont enseignées), l’ensemble s’articulant autour d’une cour intérieure ou sahn.  Au cours des travaux, un des minarets s’est effondré, causant la mort de près de 300 fidèles. Cela fut considéré comme un mauvais présage, qui aurait conduit à l’assassinat du Sultan. La construction de la mosquée s’est néanmoins poursuivie après sa mort.

La mosquée Al Hussein

La mosquée Al-Hussein, initialement construite en 1154 à l’époque du califat fatimide, puis reconstruite en 1874, est l’un des principaux sites sacrés islamiques du Caire. Elle porte le nom d’Al-Hussein Ibn Ali Ibn Abi-Taleb, petit-fils du prophète Mahomet, car selon la croyance de certains, la tête de l’imam Hussein y a été enterrée. C’est dans ce sanctuaire que le président égyptien et d’autres dignitaires ont coutume de prier lors des occasions spéciales.

La mosquée est construite en pierre rouge dans le style gothique, tandis que son minaret a été construit dans le style des minarets ottomans, qui sont de forme cylindrique. Le plus grand chandelier du monde arabe se trouve à l’intérieur de la mosquée, pesant près de cinq tonnes de cristal décoré d’or pur et avec des colonnes en argent pur.

En passant devant la mosquée, les gens récitent « la Fatiha » (première sourate du Coran) en l’honneur de l’Imam Al Hussein, et l’implorent pour bénéficier de sa bénédiction, dans l’espoir que Dieu exaucera leurs demandes. Elle est également renommée, car le plus ancien manuscrit complet du Coran qui remonte au troisième calife, Osmane Ibn Affane, y est préservé.

Cette mosquée fut rendue célèbre par le romancier Naguib Mahfouz, prix Nobel de la littérature, qui parle de cette mosquée dans son roman « Impasse des deux palais » (1956).